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24 janvier 2007

Le Stoune du Halazoune (l'histoire drôle)

chkoune chkoune ,chkoune libgha el maâjoune
Bach i ched bih stoune
Stoune l'Halazoune...Nous sommes en 1995. À Casablanca, il n'y a pas encore de Boulevard et la scène musicale casablancaise est tristement ronronnante. Dans le milieu lycéen, les gratteurs de guitare et autres aspirants musicos évoluent encore dans leur petit monde, entre soirées de copains et boeufs improvisés. À cette époque, le terme “fusion” n'était pas encore tendance et les tentatives musicales underground se limitaient aux vociférations des guitares metal.

Et c'est au lycée privé Al Jabr qu'une curieuse ébauche de fusion voit le jour. Amine B., un prodigieux dernier de la classe, franc adepte de l'école buissonnière et guitariste amateur de son état, griffonne ce refrain, un soir d'inspiration : “Chkoun chkoun, chkoun li bgha El Maajoune, Bach yched stoune, stoune El Halazoune”. Et entre deux refrains, il raconte sa galère quotidienne de lycéen. Il improvise ensuite une petite mélodie à quatre accords et le tour est joué. Le morceau est d'abord repris par le cercle d'amis, puis dans tout le lycée, avant d'atterrir dans les oreilles des autres lycéens de la ville. Sans en avoir conscience, Amine venait de créer une petite pépite de culture urbaine.

Deux ans plus tard, le turbulent crée un groupe de musique, les Flying Picolos, avec quelques “jabristes” et un guitariste “made in” Lyautey. La bande se produit à la soirée de fin d'année de l'Ecole française des affaires (EFA). “À l'époque, la majorité des groupes jouaient du rock ou du metal. Ce qui n'était pas très approprié pour animer une soirée en Caftan. La direction de l'école nous a un peu contactés dans l'urgence”, nous raconte Mehdi B., alors guitariste du groupe.

Les organisateurs, au courant du répertoire des Picolos volants, demandent à la bande de faire l'impasse sur le fameux “Stoune El Halazoune” et son refrain, trop provocateur pour l'auditoire. La bande fait mine d'accepter. Mais une fois sur scène, le naturel est revenu au galop : Amine fait signe à ses potes de se lancer. Ils entonnent leur refrain… et se font illico virer de la scène. Ils n'auront jamais l'occasion de récidiver : les années lycée terminées, le groupe allait tout simplement disparaître. Ce n'est pas le cas de leur opus qui survivra pour devenir “l'hymne” informel du lycée El Jabr, où le morceau est transmis de classe en classe, de génération en génération. Peu à peu, la rue se l'approprie, et au refrain, éloge du Maâjoune, viennent se greffer de nouveaux couplets à la gloire du haschisch. La galère de lycéen, décrite par Amine B., est alors remplacée par celle des adeptes du “Legalize it”. Dix ans plus tard, le morceau est devenu la première leçon du guitariste débutant. Et ère numérique oblige, quelques bidouilleurs du Net ont été jusqu'à lui bricoler un premier clip animé, suivi aussitôt de quelques play-back filmés autour de la fameuse chanson, circulant également sur le site Youtube.com. “Chkoun chkoun, chkoun li bgha El Maâjoune…”

parole:

Ou chkoune ou chkoune
Ou chkoune libgha l'ma3joune
Bach i ched bih stoune
Stoune l'Halazoune


Galless taht achajra
Kan 3addel fi jouani
oulli daz iguoul mahboul
Yamma lahchich blani

(refrain)


Gualles Taht l'guitoune (tente)
Sersere (sonner) ettilifoune
Ou mchit' enchouf chkoune
Lkit (trouvé) Jim Morrisoune

(Refrain)

Gualles taht' el 3acha
Ou kane guassass (coupé) fel Hacha
Hta ja dak'al hancha
Ou sifatni (envoyé) l'3oukacha

(refrain)

Ghalles fi janb (coté) al wad
Ou talle3 (monte) marra (d foi) houwad (descen)
Hta ja dak l'kouwad
Kay jma3 liya la3wad (bois)

(refrain)

Mchina l'layroport
Ou nakkazna (soté) dak essor (portail)
Chadna garde corp
Bla visa wala passport

(refrain)

Hazzou ssakadouates (sac a do)
Ou yallah bina lektama
Ktama ya el mahboula
Ou ch'hal sattiti (folle) men daoula

(refrain)

gales fi ras edderb
ri7t el ma3joun kategleb
riye7na flekouanate
karkoubi ou jouanate

(refrain)

ma bine casa ourrif
hya 3assimat el kif
limcha 7ta lektama
rah ghayekmi ou yetkemma

(refrain)

ila ch3elti ja3bouk
tsannat reggae ou l bob
amma ila ftekhti jouane
tsannt l ghiwane

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